Azeviel
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 Sous le soleil [Illian]

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Shiva
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Shiva

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MessageSujet: Sous le soleil [Illian]   Sous le soleil [Illian] I_icon_minitimeSam 26 Fév - 23:56

Le soleil brillait haut dans le ciel et une chaleur un peu étouffante enserrait les bois. J'étais contente de vivre sous l'ombre protectrice du grand arbre et d'avoir un cours d'eau à proximité car j'imaginais bien la chaleur qu'il devait faire plus loin dans la forêt ou dans les clairières. Même ma pauvre Écho avait renoncé à sa promenade journalière pour se réfugier dans son écurie avec un abreuvoir fraîchement remplit.
Moi je m'inquiétais plus pour me plantes que pour moi même. Cette chaleur inhabituelle me prenait de court et je n'avais pas mit à l'ombre mes fleurs de rivières. Ces petites plantes fragiles détestaient le soleil direct et les fortes chaleurs. Je sortis par la fenêtre du deuxième étage et atterris sur le toit du premier. J'avais pour habitude de crapahuter un peu partout et j'empruntais rarement les chemins tracés. Agile comme un singe, je me réceptionnais sans problème avant de trottiner jusqu'à l'extrémité du toit. Je me laissais tomber sur le toit de la serre puis au sol. J'étais en parfaite harmonie avec mon environnement. Je connaissais tout le terrain par cœur. Une fois au sol, j'entrais dans la serre. Rapidement, je gagnais le fond de la serre où se trouvait mes plantes. Elles avaient beaucoup de vertus mais mal utilisées, elles rendaient malade le plus solide des hommes. je constatais avec horreur que j'avais déjà perdu la moitié de mes plants. Je saisi le plus de pots possible et les emmenait dans une pièce à l'écart. J'avais aménagé l'endroit pour les situations de ce genre. Il faisait très sombre et un système de goutte à goutte rendait l'atmosphère très humide et toujours fraîche. Je plaçais tous mes pots sur les étagères et retournais en courant chercher les autres. Finalement, je sauvais tout ce qu'il restait de mes petites fleurs. Rassurée, je pu quitter mes plants en toute quiétude. Je ressortis de la serre non sans m'être assurée que toutes les autres plantes allaient bien. Les végétaux les plus fragiles se trouvais chez moi et tout ce qui vivait dans la serre était en bon état.
Je n'avais pas grand chose à faire aujourd'hui. Depuis un moment je travaillais sur un remède contre les douleurs dentaires que je pourrais donner aux bébés. Ils avaient besoin de doses spéciales pour ne pas tomber malade ou être empoisonnés. Mais j'avais besoin d'une plante qui pour le moment était en pleine croissance. Il me restait donc quelques jours de répit avant de reprendre mon travail. Je m'étirais avec un sourire. Dans son écurie, Echo poussa un hennissement de mécontentement.

-Qu'est ce qui se passe, tu n'aimes plus le soleil ? Tu devrais en profiter tu sais !-

Un deuxième hennissement me répondit et élargit mon sourire. Quelle tête de mule. Je laissais derrière moi la serre pour renter chez moi. Il était l'heure de se faire un bon sirop de violettes. Je pris la direction de la cuisine en fermant au passage les volets qui étaient resté ouverts. Garder le frais !
Ma cuisine ressemblait plus à une jungle qu'à une pièce pour manger et préparer des repas. Je poussais un bon nombre de pot où poussaient des plantes vertes portant de grosses grappes de fruits orangés de la taille d'un petit pois. Dans le placard qui venait d'apparaitre derrière le rideau de feuilles, je trouvais ma bouteille de sirop de violette. Fait maison et datant d'un mois à peine. J'en versais une bonne rasade dans un verre et ajoutais de l'eau. Puis je m'installais à la fenêtre et regardais la petite clairière qui s'étendait devant chez moi. Un papillon voletait de-ci de-là. Tout semblait immobilisé par la chaleur.
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Illian
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MessageSujet: Re: Sous le soleil [Illian]   Sous le soleil [Illian] I_icon_minitimeSam 12 Mar - 20:41

Si je tenais le Fehort qui s’était occupé de ce cheval, j’aurais plus que deux ou trois mots à lui ! La pauvre bête boitait depuis déjà plusieurs kilomètres mais je ne pouvais malheureusement rien y faire … Le sabot de sa patte avant gauche était en trop mauvais état. Mission annulée. Je ne pouvais pas me rendre dans le Désert des Tempêtes à pied. Cela prendrait beaucoup trop de temps. Maintenant tout ce qui comptait, c’était de ramener le cheval au village sans qu’il perde l’usage de sa patte.

Qu’est ce que je ne donnerais pas pour un seau d’eau fraiche et une petite brise. Tu n’es pas d’accord avec moi ? Ah oui pardon. Et un peu d’avoine en prime.


Je tapotais le flanc de ma monture en la guidant toujours, marchant à côté d’elle. L’animal hennit doucement pour toute réponse.

Je m’en doutais. Tu as bien choisi ton jour pour te blesser. On est obligé de crapahuter par cette chaleur et on n’est pas encore arrivé. Tu as soif je suppose. A ta santé l’ami !

J’ouvris l’outre accrochée à la selle et je laissais l’animal boire son content. Moi aussi, j’en avais besoin mais sa respiration saccadée m’inquiétait. Ma part finit donc dans son estomac. J’écartais les mèches blondes qui barraient la vue en soupirant. Il n’y avait pas que ce balourd de Lunael qui était fatigué. Nous devions faire une pause tous les deux. Et pas un bon coin en vue ! La végétation était trop dense à cet endroit.

Mon vieux, on dirait que nos ennuis ne sont pas encore finis. Dommage que tu ne sois pas un oiseau, on aurait pu retourner là-bas plus vite.


J’aimais bien parler avec ce cheval en fait. Bon d’accord, il ne répondait pas de façon explicite et il n’entamait jamais lui-même la conversation. Seulement, comparé à mes excursions solitaires habituelles, j’avais au moins quelqu’un à qui parler. Je me voyais mal entrain de discuter avec un arbre mais un quadrupède ça ne me dérangeait pas. En parlant d’arbre. Qu’est ce que c’était que ce mastodonte là-bas au loin !! Je devais avoir attrapé une bonne insolation … Pourtant ça me rappelé quelque chose. Qu’est ce que c’était ? Alala, il ne valait mieux pas que je réfléchisse trop ou de la fumée n’allait pas tarder à jaillir de mes oreilles. De toute façon, il s’élevait pile sur le chemin que nous prenions.

Alors ça c’est un arbre … Hey, imagines un peu la taille du gland !


Je pouffais de rire en menant le cheval plus près. Je me souvenais maintenant. On m’avait déjà conté l’histoire de cette guérisseuse qui vivait dans un arbre si gigantesque qu’il touchait le ciel. Certains prétendaient qu’elle était capable de faire repousser les membres de soldats blessés. Je ne savais pas si tout cela était vrai mais en tout cas, j’avais bien une maison devant moi. Et avec une gigantesque collection de plantes vertes, tout du moins autant que je puisse en juger. Je m’approchais encore en admirant l’endroit d’où se dégager une sérénité rare. Mais personne n’était en vue.

Hého ! Ya quelqu’un ? J’ai un cheval boiteux qui aurait besoin de soin. C’est lui dont je parle, pas moi.

Là ! Je clignais stupidement des yeux. Une plante était entrain de me fixer ! Si je n’avais pas l’habitude de voir des choses insolites, je serai surement parti en hurlant. A la place, je me contentais de me frotter les yeux au cas où. Après ces heures au soleil, il était normal d’avoir des doutes.
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Shiva
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MessageSujet: Re: Sous le soleil [Illian]   Sous le soleil [Illian] I_icon_minitimeSam 12 Mar - 21:50

Ah tiens, du mouvement ! Et quel mouvement ! Un cavalier et sa monture. C'était rare que j'ai de la visite mais ça me faisait toujours plaisir. Je ne tardais pas à remarquer que le pauvre cheval était souffrant. Avant même que cavalier et cheval soit arrivé dans la lumière de la grande clairière devant chez moi, j'étais sortis de ma torpeur, abandonnant mon verre pour aller ouvrir la porte. Il faut savoir que ma porte d'entrée est un peu cachée: ma maison est couverte de plante grimpante et un rideau de liseron pend devant ce qui devrait être mon perron. Il faut le traverser pour se retrouver dans une sorte de mini entrée protégée par mon toit et voir enfin la porte. Et comme j'ai tendance à passer par n'importe quelle issue sauf celle prévue pour entrer et sortir, d'oublis presque que ma porte est là quand je suis moi même dehors.
J'ouvris donc ma porte avec douceur et la refermais sans un bruit. Je restais alors cachée derrière l'épais rideau de liseron sans bouger. Avec cette lumière aveuglante, tout ce qui était dans l'ombre était presque invisible et en plus je ressemblais à une plante. J'étais donc indétectable pour qui ne s'approchait pas trop.

Le cavalier s'avança jusqu'au milieu de la clairière et appela. Il prévenait qu'il avait avec lui un animal blessé. Il savait donc qui habitait ici. Ce n'était pas particulièrement étonnant, plus les années passaient et plus on me connaissait. J'avais eu vent de quelques histoires abracadabrante à mon sujet qui me faisait sourire. Heureusement, il n'avait pas l'air d'attendre de moi que je fasse repousser une patte au cheval.
Il sembla balayer ma maison des yeux et s'arrêta brusquement sur moi. Un sourire en coin étira mes lèvres. Il se frotta les yeux comme s'il voulait chasser une vision. Il avait une très bonne vue puisqu'il semblait m'avoir repéré. Je me décidais à me montrer. Il était, de façon évidente, Fehort et je n'avais rien à craindre. De plus, je ne voulais pas faire trop attendre le pauvre animal. J'écartais les liserons et me montrais. Je ne devais pas ressembler à ce à quoi il s'attendait. Je ne ressemble jamais à ce à quoi les gens s'attendent. Avec mes longues feuilles vertes intenses, mes très longs cheveux d'un vert gazon surprenant et la robe courte et vaporeuse qui me tenait lieu de vêtement, j'avais une allure bien à moi. Restait à espérer qu'il ne parte pas en hurlant en pensant avoir à faire avec un esprit des forêts. Ne riez pas, c'est déjà arrivé.

Après avoir laissé passé deux ou trois secondes pour qu'il percute que j'existais bien, je m'avançais vers lui et mon patient. Je lui adressais un sourire doux avant de passer à l'animal. Après une ou deux caresses, je descendis mes mains je long de sa jambe pour tâter. Je sentis tout de suite une boule entre le genoux et le pied. Le cheval avait du s'agiter dans son box ou se tordre bêtement la patte. J'appuyais un peu et il recula immédiatement avec un petit hennissement. Pas de doute. Je me redressais et flattais l'encolure de l'animal pour le calmer avant de tourner mon regard ambré vers son cavalier. Je lui expliquais d'une voix douce:


-Il s'est simplement tordu la patte. Un muscle s'est peut être froissé et il y a eu une petite hémorragie qui provoque un hématome sous la peau et une douleur qui le fait boiter. Je vais le mettre à l'écurie avec mon Icoirue. Ça lui fera de la compagnie et il pourra se reposer. Je vais lui préparer un onguent à base d'harpagophytum. C'est un anti-inflammatoire très efficace qui calmera par la même occasion sa douleur et fera dégonfler sa jambe. Mais il ne faut pas compter sur lui pour au moins une semaine. Si on le fait marcher avant cette période, il risque de garder une faiblesse à la patte et de se blesser de nouveau, plus gravement cette fois.-

Je pris les rennes de la monture des mains de son propriétaire avec délicatesse. Je conduisis l'animal vers la petit bâtiment à côté de chez moi. Écho me sentit approcher et décida malgré la chaleur de mettre le nez dehors. Sa grosse crinière lui tenait beaucoup trop chaud mais je ne pouvais rien faire pour elle. Avisant le cheval, elle sortit de son écurie en trottant et vint renifler de nouveau venu. Je lui expliquais qu'elle devrait lui faire un peu de place et veiller sur lui pendant les prochains jours. Les Icoirues sont des animaux particulièrement intelligents et certains disent même qu'il le sont autant que nous, parfois plus. Ma brave Écho racla le sol en signe d'assentiment. Elle ferait ce que je lui demandais.
Je fis entrer le cheval dans le premier box. Je n'avais que deux places de libres et ma jument prenait toute la stalle du fond, laquelle était en permanence ouverte. J'entrepris de le désharnacher et de poser toutes ses affaires sur des portants. La mangeoire était pleine et j'avais réussi à faire venir une arrivée d'eau jusqu'ici. Je remplis donc un seau dans le bassin carré de fontaine qui se trouvais à côté de la porte d'entrée à l'extérieur. Le cheval se jeta sur sa boisson. Je laissais sa surveillance aux bons soins d'Echo pour retourner dehors.

J'invitais le cavalier à me suivre jusque chez moi. Je dévoilais ma porte derrière les liserons et le priais d'entrer. Je fermais derrière nous. Nous étions directement dans ma cuisine-salle à manger et comme je l'ai déjà dit, c'était plus une jungle qu'autre chose. Je lui apportais une chaise, lui sortis un verre et lui servit un sirop de violette comme le mien. Je repris d'ailleurs ma boisson entamée et m'installais sur mon tabouret en face de lui, de l'autre côté de la table. Je brisais mon silence pour la deuxième fois:


-Alors...Pour commencer, qui es tu et d'où viens tu avec ce pauvre bougre ? Tu as un but ou tu ne faisais que te promener ? Tu voudras rester avec ton compagnon pendant la semaine ou tu préfèreras rentrer au village le plus proche ?-

Et ben oui, ça demande pas mal de prévoyance en matière de logistique d'être guérisseuse. J'avais appris avec le temps à avoir de tout et je pouvais le nourrir et le loger en échange de menus services.
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Illian
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MessageSujet: Re: Sous le soleil [Illian]   Sous le soleil [Illian] I_icon_minitimeLun 14 Mar - 21:02

La réponse était non. J’avais bien vu une plante bouger ! En réalité, il s’agissait plutôt d’une Fehort. Du moins je le supposais. Qu’elle autre race pouvait avoir un lien si étroit avec la terre au point de ressembler à une fougère ? Elle me sourit avec douceur mais je ne pus lui rendre la pareille. Mon esprit devait prendre un petit moment pour retrouver son état normal. Ce n’est pas parce qu’on est habitué à l’incroyable qu’il ne nous affecte pas un peu. On pouvait distinguer de longs, très longs, cheveux verts en dessous de ces feuilles surprenantes qui poussaient sur sa tête. En fait, tout était vert chez elle. Sauf ces yeux. Si elle pouvait avoir les miens, cela complèterait le tableau. Alors qu’elle s’avançait vers moi, une autre idée saugrenue me traversa l’esprit. Si je la touchais en étant blessé, est ce que je pourrais me soigner avec son énergie vitale comme avec celle des autres plantes ? Je me jurais bien de ne pas poser la question. Je n’avais surement pas envie de l’insulter.

Alors que je développais mes questionnements intérieurs, la jeune femme examina ma monture. Bien que doué pour me débrouiller seul, j’avouais son honte mon incompétence à la soigner. Et même à la soulager. De manière surprenante, pour ceux qui me connaissait, c’est elle qui rompit le silence en première. Ecoutant avec attention, je ne pus qu’acquiescer silencieusement de la tête. Comment pouvais-je discuter d’un diagnostic que je n’avais même pas su faire ? Ne parlons même pas du remède. Apparemment, j’étais condamné à retourner à pied à la caserne. Youpi … Mon cheval suivit docilement la propriétaire des lieux. Je soupirais en réfléchissant à voix basse.


C’est bien ma veine … D’un autre côté, personne ne peut savoir où mon cheval s’est blessé. Quelques jours de pauses, ce ne serait pas de refus. Cette blessure n’est peut être pas une si mauvaise chose après tout.

Un sourire enfantin s’épanouit sur mon visage alors que je débarrassais mes vêtements blancs de la poussière qui les tachaient. Soudain, une inquiétude me transperça. J’ouvris ma sacoche et me mis à fouiller frénétiquement à l’intérieur. Par cette chaleur, mes outils de dessins risquaient de fondre ! Ce serait une terrible perte pour moi car cela signifiait que je ne pourrais rien dessiner jusqu’à être repassé chez moi. Heureusement, je constatais avec soulagement qu’ils n’avaient rien subi de grave. Tant mieux. Cette maison exceptionnelle méritait que je l’immortalise sur un bout de papier. Peut être même que je la peigne sur une toile plus tard. J’imaginais déjà où je devais me poster et quels bâtonnets utiliser.

Mon hôte revint bientôt alors que je refermais ma sacoche. Elle m’invita à la suivre d’un geste. L’entrée de sa maison était pour le moins pittoresque. Je notais de ne pas la faire figurer sur le dessin pour laisser planer le mystère. Je m’assis sur la chaise qu’elle me présentait. Le verre qu’elle posa devant me fit immédiatement me souvenir à quel point j’avais soif. Je bus d’une traite son délicieux contenu alors qu’elle brisait le silence pour me bombarder de questions. Prenant un instant, je jetais un coup d’œil à la pièce. Un vrai capharnaüm ! Et certains prétendaient que ma maison était un champ de bataille … Tss …

Hé bien, quand vous parlez ce n’est pas pour rien ça c’est sûr ! Commençons donc par le commencement. Je m’appelle Illian Maleros. Eclaireur de l’armée Fehort. Enfin seulement quand j’arrive à rejoindre la zone où l’on m’envoie. En l’occurrence, c’était le désert des tempêtes.


Je marquais une pause en dégageant une mèche tombée sur mon œil.

Malheureusement, comme vous avez pu le voir, la monture qu’on m’a prêtée a eu un léger problème de santé. Et si je suis doué pour me soigner, je sèche un peu pour le reste. Je peux dire que ma mission est annulée. Le désert est beaucoup trop loin pour que j’y aille par mes propres moyens.

Je jouais avec mon verre en lui laissant le temps de digérer ce que j’avais expliqué.

Pour ce qui est de la suite, je ne sais pas vraiment. Soit je rentre chez moi à pied, soit je prends une petite pause dans les parages. D’ailleurs je me demandais si vous ne voudriez pas garder le cheval. Ce serait plus simple d’expliquer mon retour dans quelques jours si je dis que ma monture est morte dévorée par un quelconque prédateur.

Je ris doucement pour faire passer mon manque de discipline évident plus facilement. Vu où elle habitait, je doutais de toute façon que la jeune femme me dénonce à l’armée.

Maintenant que vous en savez plus sur moi. Est-ce que vous répondriez à quelques questions vous aussi ? Du genre. Comment vous vous appelez ? Pourquoi vous habitez seule loin de tout ? Comment vous avez construit votre maison en la collant à cet arbre géant ?

J’avais volontairement éviter de parler de son étrange apparence. C’était surement une question qu’on lui posait toujours et elle n’avait rien dis à propos de ma tenue excentrique. La moindre des choses étaient de lui rendre la pareille. Même si dans mon cas, le but était véritablement de faire parler.
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Shiva
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MessageSujet: Re: Sous le soleil [Illian]   Sous le soleil [Illian] I_icon_minitimeLun 14 Mar - 22:56

J'écoutais avec attention, un vague sourire flottant sur mon visage. Comme une plante au soleil courbe la tête et les feuilles, la chaleur m'anesthésiait un peu. C'était agréable pour moi qui avait de quoi boire mais pour mon hôte, je me doutais bien que la soif ne devait pas être la meilleure des sensations. Elle ne semblait pourtant pas altérer son débit de parole et c'en fut presque trop pour moi qui n'entendais pas souvent quelqu'un me parler aussi vite.
Mais je saisis toute les informations, hochant de temps à autre la tête pour l'encourager à continuer. C'était la première fois que j'avais à faire à un éclaireur. Des gardes et des soldats, ça j'en avait vu. Mais c'était à peu près tout ce que je savais de l'armée Fehort. Bien, un peu de nouveauté, c'était ce qu'il fallait dans ma vie.

J'attendis sagement qu'il ai fini puis qu'il ai posé toutes les questions qu'il voulait. Je me doutais bien qu'il devait lui en venir une ou deux autres peut-être même assez brûlantes, concernant mon physique. Mais il eu la délicatesse de ne pas m'en faire part. J'appréciais le geste d'autant que j'avais bien remarqué la mine un peu hallucinée qu'il avait fait quand je m'étais présentée.


-Pour ton cheval, je crois que je ne pourrais pas le garder. J'ai déjà ma propre monture. Mais s'il te gène vraiment trop, je le prend et j'irai le vendre à un paysan ou sur un marché aux bestiaux. Je ne crache pas sur quelques Ptp, ça peut être très utile. -

Je fis une courte pause pendant laquelle je remplis de nouveau chaque verre. Dehors un souffle d'air agita les hautes branches et le bruissement des feuilles brisa le silence de la clairière.

-Je m'appelle Shiva Liloneco. Si tu es ici c'est que tu sais quel est mon métier, pas la peine que je te l'explique. Quand à pourquoi je vis ici, la réponse me semble limpide: une herboriste se doit d'être au plus près de la nature pour la comprendre et puiser en elle ce dont elle à besoin. De plus, j'aime le calme. La clameur des villes me met un peu mal à l'aise et je me perd très vite.-

Je remontais mes jambes sur le tabouret pour m'assoir en tailleur. Ça pouvait sembler être une pause à la fois instable et inconfortable mais je ne restais jamais longtemps sans bouger et j'avais un besoin permanent d'être assise avec les jambes pliées, croisées, emmêlées. Je désignais un bout de tronc qui dépassais d'un coin de plafond.

-Pour ce qui est de ma maison, ce n'est pas elle qui est venu se coller à l'arbre, c'est lui qui à pousser dessous. Il est le résultat plutôt effrayant d'une de mes expériences. C'était pour un engrais et malheureusement, il m'a échappé des mains pour rouler sous le plancher. Comme il poussait sans s'arrêter et que j'aime trop les plantes pour les chasser de chez moi, j'ai aménager ma maison pour qu'elle devienne la sienne. Et maintenant qu'il est grand, il me rend beaucoup de services.-

Je regardais avec tendresse ce qu'on pouvait voir de mon imposant locataire. Certes il prenait beaucoup de place mais il était mon trésor. Ce que très peu de gens savait c'est qu'il abritait dans ses branches tout un réseau qui était en faite une infirmerie géante. Un hôpital je devrais dire. Mais je n'y allais presque jamais sauf pour me promener, faire l'entretient et quelques expériences car j'y avais aussi un labo. L'entrée était secrète et personne ne pouvait la trouver sans que je lui indique. Ce drôle de voisin qui avait empiété sur ma maison était en fait mon refuge et le lieu de repos de mes patients les plus atteints.

-Si tu souhaites rester ici quelques temps, tu es le bienvenu. En échange je ne te demanderais pas d'argent, simplement de rendre service. Aller à la chasse ou à la pèche par exemple ou m'aider à faire des réparations ou encore m'accompagner dans mes récoltes. Te rendre utile en somme. Je n'ai pas besoin d'argent même si en avoir est toujours utile. Je ne fais pas payer mes services en général mais je demande toujours quelque chose en retour. Être utile dans cette maison sera le prix pour y habiter. Sinon je te conduirais au village le plus proche, de là tu pourras reprendre une route qui te mènera à la capitale.-

J'avais dis cette dernière phrase un peu plus bas. Je ne voulais pas vraiment qu'il s'en aille, j'aimais qu'on me rendre visite et avoir quelqu'un pour me parler était très agréable. Je ne le retiendrais pas mais j'avouais que mon cœur espérait qu'il reste un jour ou deux au moins. Après avoir terminé mon verre, je me levais et m'étirais pour se sortir de ma torpeur. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

-Je vais préparer le baume pour ton cheval. Tu peux entrer dans mon laboratoire si tu me promets de ne toucher à rien. Il y a des poisons très puissants et des acides corrosifs qui rongent les os dans certains bouteilles alors ne prends pas ce risque.-

Je lui adressais un clin d'œil taquin. C'eut été dommage que mon seul visiteur perde l'usage d'un doigt voir d'une main à cause d'une chose aussi bête. J'ouvris la marche et passais une porte dans le fond de la pièce. Elle donnait sur mon salon. Ici il faisait meilleur encore et il n'y avait presque pas de plantes mis à part quelque bouquets de fleurs. Tout était propre et cosy, un tapis moelleux, des fauteuils et canapés douillets et une petite table basse avec une pile de livres. Au fond contre le mur, une cheminée. Je laissais la pièce derrière moi pour passer dans par une autre porte sur la gauche, délaissant les escaliers qui grimpaient le long du mur du fond. Cette fois j'entrais dans une bibliothèque. Deux ou trois fauteuils à haut dossier, des bougies en resserve et des rayonnages courant sur tous les murs. La bibliothèque tenait sur deux étages et un petit escalier coulissant pouvait donner sur la mezzanine au deuxième où se trouvait le reste des livres. Je laissais cette nouvelle pièce derrière moi encore une fois pour aller dans le fond. Une petite porte au bois noircit était à moitié cachée dans l'ombre au fond. Je poussais le battant qui grinça un peu.

La pièce était pire encore que la cuisine. Il y avait des tables avec des alambics posés partout, la moitié contenant des liquides qui parfois avaient de drôles de couleurs. Du plafond pendaient des bouquets d'herbes et de fleurs qui séchaient, des pillons, des bols, des saladiers, des sacoches, des couteaux de toutes tailles s'empilaient un peu partout. Là aussi, le plafond du deuxième étage servait de suite à la pièce et un escalier de meunier conduisait à ce couloir ouvert qui faisait le tour de la pièce. De subtiles ouvertures dans le toit donnaient de la lumière mais les vitres et la chaume protégeait de la plus, du vent et des intrus. La pièce sentait les herbes aromatiques et il y planait une aura de mystère, de secret et de puissance assez intéressant. Je le devais à la taille de la pièce, à mes livres et instruments et surtout à l'arbre géant qui prenait tout un coin de pièce. Heureusement, mon laboratoire était très grand.

Je n'hésitais pas une seconde et saisis un tablier un peu sale qui pendait par là. Je le nouais dans mon cou et à ma taille, marquant un peu plus ma silhouette là où mes vêtements légers la masquait. Je m'approchais d'un plan de travail vide et y posais un bol avec un pilon. Puis ce fut un vrai ballet, d'une fluidité parfaite. J'allais d'une étagère à une autre, prélevant des herbes et des feuilles, des tiges et des pétales. Je laissais le tout tomber à intervalle régulier dans le bol et j'écrasais avec le pilon pour en faire une fine poudre. Puis, une fois tout ce qui est sec réduit en poussière, je ramenais des flacons et des encens, versant gouttes à gouttes certaines potions, y allant franchement avec d'autres. Je mélangeais le tout avec un morceau de bois polis. Pour finir, je ramenais une sorte d'outre jusqu'à ma table. Je versais un peu de son contenu dans le bol: c'était blanc, gluant et plutôt solide que liquide. De la graisse animal. J'en laissais tomber une grosse noisette dans le bol.
Une fois l'outre remise en place, je mélangeais avec douceur et précautions. Une pâte commença à se former doucement. Une fois que le mélange me sembla satisfaisant, je versais le tout dans un bêcher qui était sous une lampe à huile. J'allumais le feu avec deux silex et réglais la flamme. La préparation se liquéfia et quand elle fit des bulles, je soufflais la flamme et versais le liquide dans une coupelle à hauts bords en émaille. L'opération avait prit deux heures en tout. Je montrais le résultat de l'opération à Illian.


-Voila de quoi remettre sur pied notre pauvre blessé.-

Puis je sortis de mon laboratoire en prenant soin de remettre certaines choses bien en place, de bazarder la vaisselle sale dans un grand baquet d'eau et de savon et de refermer derrière moi. Je déposais la crème encore liquide sur la table basse du salon, la pièce la plus fraîche de la maison. Je me laissais tomber dans un canapé avec un soupir.

-Il faut attendre que ça refroidisse et que ça se solidifie un peu. Dans une demi-heure nous pourrons retourner voir ta monture et lui donner ses soins. D'ici là, raconte moi un peu ce qui se passe chez les Fehorts. Ca fait au moins trois mois que je n'ai pas mis le nez dehors.-

Et bien oui, l'éloignement n'a pas que du bon. Comme il venait de la capital, j'espérais avoir des informations plus fraîches que celles venant des villages voisins.
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