Je contemplais ce tableau, fascinée.

La nuit était presque venue ; un doux crépuscule tombait comme une cendre fine. La mer dans le jour pâle semblait renaître. Les milliers de coraux s’illuminaient, jouant de leurs couleurs multiples pour égayer ce monde silencieux.
Le paysage semblait sortir tout droit d’un conte de fée.
Le coucher de soleil, comme une lueur de braise, enflammait l'immensité de l’horizon. Au-dessus de la mer immobile, le creux du ciel s'ouvrait, infini, plus profond et plus large. Ce monde magique inspirait la mélancolie d'automne d’une nuit douce enveloppant peu à peu la mer dans un linceul d'ombre. Les ténèbres éteignaient les couleurs vives, s'élevait, semblable à des voix lointaines naissant des eaux.
Dans l'effacement du soleil, les derniers nuages se détachaient, nets et vigoureux, sur la lueur de braise du couchant. La nuit s’installa lentement.

Une image magnifique où ces deux éléments semblaient se défier.

Je me relevai et marchai de long de la berge.
Mes pieds nus s’enfonçaient à peine dans le sable. Mes pas étaient légers et imperceptibles. Le vent soufflait dans mes cheveux. Je m’accroupie pour prendre une poignée de sable que je laissait filer entre mes doigts, puis doucement, comme pendue dans mes pensées, posai la main sur le manche de mon katana.
Je connaissais ce lieu mieux que personne.
Impossible de me tromper.
Même invisible.
J’avais perçu la respiration de celui qui me guettait au moment où je m’étais baissé.
Je me redressai avec lenteur, mon arme à la main, et me tourna vers mon adversaire invisible.

-Que veux-tu ?


[HRP :Propose un titre, je n'ai pas vraiment d'idées]

* Je ne dois pas bouger, pas bouger *
Je retins ma respiration, mes jambes criaient grâce mais je devais tenir bon.

C'était il y a deux semaines.
Je venais d'être promu lieutenant de cavalerie.
Ma première mission.
Mon premier échec.
Mon éclaireur du nom de Saymar venait d'être tué par un ennemi.
Il avait une femme et une petite fille.
Une veuve et une orpheline à présent.
Mon premier homme mort.
C'était dur à encaisser.

Une évidence s'était imposée.
J'avais failli, je n'avais pas su protéger mes hommes.
La moindre des choses que je pouvais faire, c'est de le venger.

La quête avait commencé...
J'avais prétexté un besoin de repos et été partie à la recherche de cet assassin.
Aucune nouvelle depuis une semaine.
Jusqu'à hier.
Un aubergiste m'avait dit qu'une Nérise était passée par là, avec un sabre.
Elle revenait de voyage. Et sûrement pas de plaisance.
C'était une piste et je me suis décidé à l'exploiter.

Je les pistais toute la journée et la voilà enfin.
Devant moi.
Elle s'émerveillait devant le paysage.
* A quoi bon ? C'est juste des coraux et beaucoup d'eau *
Je n'aime pas la mer, trop d'inconnu, de mystères et de peurs.
La mer me faisait peur.

La forêt me manquait, l'ombre des arbres. La plaine verdoyantes et les longues chevauchée avec Ima.
Que j'avais du laisser à l'auberge. Décision amère.

Soudain je suis arraché à ma rêverie.
* Concentration *
La fille-poisson s'était relevée.
Avec son katama à la main.
* Danger *

- Que veux-tu ?
demanda-t-elle.

* Comme il n'y a personne à un killomètre à la ronde et qu'elle n'est pas folle à parler seule. Je pense qu'elle s'adresse à moi *
J'hésite sur la démarche à faire.
Elle m'a repérée c'est un fait.
Rester cacher serait bête et je suis tout sauf imbécile.

Je dépliait mes jambes, me leva.
Je ne sortit pas mon épée.
*A quoi bon ? Si elle tente un seul geste menaçant, Je me ferais un plaisir de la pendre par les pieds avec mes lianes. Voyons si le jeu de la rousse débile marche *
Je déclara avec un grand sourire:

- Bonjour, je me suis perdue.

Je fis quelques pas dans sa direction. Toujours sur le même ton et sans attendre sa réponse je repris:

- Le paysage est magnifique non ?

Une jeune fille surgit d'un rocher.
Elle n'était pas une Nérise, c'était une certitude. Plutôt une Fehort ou une Xuhecor...

- Bonjour, je me suis perdue.

Phrase creuse.
Elle ne semblait pas plus perdue qu’elle n’était Nérise.

Elle s'avança. Je restais immobile, sur mes gardes.

- Le paysage est magnifique non ?

Pendant un court instant, je restai marbre.
Elle était dans un territoire ennemi, face à une ennemie et... parlait du paysage ?!

*elle est godiche où elle se moque de moi.*

Les deux.
Elle portait une épée à sa taille et un arc accompagné d’un carquois dans son dos. Joué l’idiote avec de tels armes ne pouvais que la rendre plus idiote.

-Puis-je savoir comment t’es-tu perdue ?

Mon ton était glacial. A l’évidence, je ne la croyais pas.

J’écoutais silencieusement autour de moi. Si la jeune fille était là, elle aurait bien pu être accompagné. Mais seul le son des vagues roulant le long de la plage parvint jusqu'à moi.
Elle était seule.

Si un combat s’engendrait, je ne serai pas désavantagé par le nombre.
Voir mieux.
J’aurais l’avantage...



[HRP moi, c'est pas terrible, mais j'avais pas trop d'idée.
Pour les armes, si tu préfère ne pas les avoir, tu le dit. Je changerais en conséquence...]

La fille-poison se tendit à mon approche et d'un ton glacial me demanda:

- Puis-je savoir comment t'es-tu perdue ?
* Aie, le jeu de l'imbécile ne marche pas. *
Pas de problème, je vais être plus .... compréhensive.
Je fis le vide en moi, prête à faire jaillir mon pouvoir.
Et quand je relevais la tête, mon visage avait changé. Plus dur.
Mes yeux verrons avaient gagnés en éclat et j'eus un sourire insolant en ignorant sa question.

J'entrepris de déposer mon épée et mon arc par terre et m'assis en tailleur, face à la mer. On aurais pu me croire en position d'infériorité. Grave erreur.
* Je vais voir si cette fille va me sous-estimer *

Je tourna la tête vers elle et plongea mes yeux bicolore dans ses yeux bleu acier. Je déclara d'une voix calme :

- Je vais répondre à ta première question. Qu'est-ce que je veux ? Facile. Je veux des réponses et peut-être une vengeance.

La jeune fille avait changé.
En une respiration.
Son expression s'était faite plus dure, sa voix plus froide...

Mon intuition ne m'avais pas trompé.
Ennemie.

Elle s'était assise en tailleur, et me défiait du regard.
J'étais méfiante.

*Tout geste signifie quelque chose...*

Elle déclara:

- Je vais répondre à ta première question. Qu'est-ce que je veux ? Facile. Je veux des réponses et peut-être une vengeance.

Je ne compris pas.
Je ne cherchais pas à comprendre.

Un combat aller engager.
C'était une certitude.

Restait à savoir qui allais le provoquer...

A peine ai-je prononcé ces mots que la fille-poisson se tendit.
Au moindre geste menaçant elle m'attaquerait.

* Je ne vais pas lui faire ce plaisir *
Je souriais.
Autant faire face.
Je me levais lentement.
Passa une main dans mes cheveux roux.
Mes armes étaient à porter de main, je n'aurais pas le temps de les prendre si elle m'attaquait maintenant. Il suffisait seulement de la ralentir, avec des lianes par exemple.
Je ne voulais pas un combat, enfin si mais avant des réponses.

Est-ce elle l'assassin de mon éclaireur ?
Si oui pourquoi ?
Et si non ... bah zut, cela fera un bon combat. C'est un Nérises quand même !

Mon regard était dur.
Je demanda d'un ton grave:

- As-tu tué dernièrement jeune fille ?

- As-tu tué dernièrement jeune fille ?

J' éclatais de rire.
D'un rire méprisant et insolent.

- Pourquoi cette question ? Tu as peur que j'ai tué un de tes proches ?
Nérises n'est pas synonymes d'assasins, jeune fille...

A ses dernier mots, tout s'était éclairé.
Des réponses, une vengeance, un assasin.
Dans cette histoire, il y avait forcément un mort...ou plusieurs.

Je n'avais tué personne, encore moins un des cinq peuples, mais ma réaction déclancherais forcément un combat. D'une manière ou d'une autre, elle attaquerait. Mais j'étais prête.

- Pourquoi cette question ? Tu as peur que j'ai tué un de tes proches ?
Nérises n'est pas synonymes d'assasins, jeune fille...

Une évidence m'était imposée : elle n'avait pas tué mon éclaireur.
Elle l'aurai formulé autrement si elle l'avait tué.
* Boulette *

Elle n'était pas un assassin mais une effrontée et qui se moquait de moi.
* Je déteste quand on me prend pour une imbécile et surtout quand on se se paye de ma tête ! *
Elle essayait de me tester.
Ne jamais essayer de jouer avec moi.
Jamais.

Soudain j'éclata de rire.

Je me baissais, comme pour me tenir les côtes.
Et avec une incroyable vitesse prit une poignée de sable.
Je la lança sur le visage de la jeune fille.

Ne regardant même pas sa réaction, je bondis sur mes armes et dégainât.
Prête à l'attaque.
Je fléchis les genoux et me mis en garde.

Et je répondit avec voix on ne peut plus insolante:

- Sache fille-poisson que je n'ai pas de proches et que Nérises est synonyme de bête sans cervelle non ?

* Rien ne vaut la provocation *

Une poignée de sable sur le visage, quelques mots provocateur, rien de mieux une énerver une personne.
Je bouillonnais de l'intérieur.
Pas de l'extérieur.
Je ne laissais rien paraître de mon agacement, c'était lui tendre la main vers la victoire.
Je préférer continuais ma joute verbale.

- Non, je l'allierais plus avec Fehorts.

Je ne savais même pas si elle en était une, mais la proximité des Fehorts sur les parcelles isolées me laissais trancher vers ce peuple, plutôt que Xuhecors.
Il ne restait plus qu'a voir sa réaction. Soit je me ridiculisais devant elle, soit je l'énerverais

La fille ne bougea même pas. Ne s'énerva pas comme je l'avais prévu.
* Bizarre *

Elle se contenta de me répondre:
- Non, je le l'allierais plus avec Fehorts.

Et voilà qu'elle insultait ma race !
Je m'y attendais même pas.
Manque d'originalité.
Et elle voulait sûrement que je réponde.
Grave erreur.
J'étais très très impatiente

* Bon, on a assez tourné autour du pot ! *
Je ne voulais pas jouer à qui commencerait à attaquer la première pendant des heures. J'était plus forte au combat que pour parler.
Mon adversaire était une guerrière et ce serait que d'être une imbécile que de la sous-estimer.

* Autant profiter de la surprise *

Alors d'un bond je fendis et mon épée laissa une longue zébrure rouge sur son bras.
Je reculais ensuite de quelques pas, attendant sa réaction avec un sourire figé.
* Place au combat ! *

Elle fondit sur moi avec une rapidité déconcertante. Je parais à ma gauche trop tard. Son épée traça une longue estafilade sur mon bras. Fine ligne rouge où s'échappait un filet de sang. Et de la douleur.
Une chose était maintenant certaine, c'était une Fehort.
Elle recula quelques pas, j'élevais mon katana.
Nos lame se rencontrèrent, et dans un tintement d'acier, le combat commença
J'esquivais, attaquais, attendant une ouverture pour prendre l'avantage.

La fille-poisson éleva son épée, nos armes se rencontrèrent dans un bruit sourd.
Elle attaqua, vive comme l'éclair.

* Elle se bat rudement bien pour une Nérises ! *

Son regard azur était concentré, ses offensives sûres.
Je fis un pas vers la droite et ma lame fendit l'air jusqu'à sa gorge.
Elle l'évita avec agilité. Je rattaquais, ripostais, cherchant une faille dans sa garde.
Bientôt mon visage fut en sueur, j'étais essoufflée et fatiguée. Mes cheveux roux collaient à mon front.
Je peinais.

* Et m**de ! *

J'avais quelques blessures, légères, mais qui me ralentissaient. Je ne pouvais continuer comme ça.
J'allais devoir prendre un gros risque mais qu'importe !

D'un mouvement leste, je remis mon épée dans son fourreau.
Je m'éloignais de quelques mètres et repris ma respiration.
Je fermais les yeux, en quête de concentration et vidais ma tête.

Mon regard avait perdu toute malice, mes yeux n'étaient plus que deux pierres froides.
Lentement je mis mes bras face à moi .

Plus le combat se prolongeait, moins elle était rapide, moins elle était efficace.
Brusquement, elle rangea son arbre et tendit les mains vers moi.

*Que fait elle ?*

Son attitude était totalement déstabilisante. Elle était désarmé, à ma merci.
Se n'était pas logique, la Fehort avait quelque chose derrière la tête.
Mais quoi ?
Je restais sur mes garde, n'osant pas attaquer.
Doucement,e reculais de quelques pas pour m'éviter d'être trop surprise à sa prochaine une offensive.
Car il y en aurais une prochaine.
C'était une certitude.

Le sang ne cessait s'écouler de ma blessure au bras et mon muscle était tétanisé.
Je frôlais ma blessure de ma main.
Une grimace se dessina sur mon visage lorsque je sentis le liquide chaud ruisseler sur mes doigts.

Une douce lumière verte entoura mes mains.
Puis la lumière se transforma, plus vive.
Cinq lianes partirent à une vitesse fulgurante sur la fille-poisson.
Elles l'entourèrent, menaçantes et par un mouvement de volonté de ma part, elles la ligotèrent aussi sûrement que des cordes.
Mon ennemi n'avait pu esquisser aucun geste.
Puis les lianes s'élevèrent vers le ciel, la Nérise incapable de bouger.
J'avais tout mon temps, rien ne pressait.
Mon pouvoir ne me fatiguait pas , pas une goutte de sueur, rien.
Et en plus je manie mes lianes facilement car ce sont des extensions de mes bras.
* C'est d'un pratique ! *
Deux autres lianes partirent pour consolider le " filet " de la Nerise tandis que trois autres se dressaient derrière moi, comme défense, au cas où.
* On est jamais trop prudent *
Je ressemblait à une poulpe géante verte ! Mais une sublime poulpe non ?
Une immense fierté m'envahit. Elle avait beau me battre au combat, enfin pas de beaucoup, je l'écrasais avec mon pouvoir.
* Il n'y a plus qu'a espérer que le sien soit inutilisable dans ces circonstances *
Elle avait l'air maligne suspendus à deux mètres du sol, sans défense.
J'espérais de tout mon coeur qu'elle ne penserez pas à blesser mes lianes, la douleur troublerais ma concentration et mes lianes disparaîtront. Mais les poissons ont un cerveau très réduit et s'en servent-ils ? Question qui m'importer peu, je dois l'avouer.
Alors la tête grosse comme un chaudron je lui déclara d'une voix insolente :
- La vue est belle non ?
Et dans un dernier plaisir je fis tournoyez mes lianes, lui mettant la tête en bas. Puis je la remis, face à moi mais hors d'atteint du sol.
* Quel doux plaisir ... *

Des énormes lianes vinrent le long de mon corps, m'immobilisant.
Surprise, je les longeais du regard. Mon adversaire n'avait plus de mains, mais elles laissaient place à des serpents de verdure.

*Beurk ! C'est immonde !*

Soulevé dans les airs et ligoté comme un vulgaire saucisson ! C'est...déconcertant.
Et humiliant.

- La vue est belle non ?

La peste ! La Fehort me regardais, un sourire niais au bout des lèvres.
Elle me fit basculer la tête en bas avant de me remettre face à elle.
Une marionnette. J'avais l'impression d'être une marionnette.

- Magnifique, tu devrais venir en profiter toi aussi. En plus, il y a des tours de manège en bonus ! crachais-je.

Je gesticulais entre ses lianes tentant de me libérer, en vain. Ma seule chance était de faire disparaitre ses "rallonges". Je glissais la partie tranchante de la lame de mon katana face aux lianes et d'un mouvement vif, la poussa vers le bas.
Elle frotta contre ses lianes laissant des coupures nettes.
La pression se relâcha et l'arme tomba à terre. J'étais libre...à deux mètre du sol.

*M**de*

Je retombais habilement sur mes pieds. Je me mordis les lèvre, cachant le mal que je ressentais du fait de l'impact.

*Oh mon dieu, ça pète les pieds !*

Chancelante, je récupérais mon katana.

La Nérise me cracha :
- Magnifique, tu devrais venir en profiter toi aussi. En plus, il y a des tours de manège en bonus !
* C'est qu'il est drôle poisson-rouge ! *
Celle-ci gesticula pour essayer de desserrer ces liens.
Soudain, alors que je savourais ma victoire, je ressenti une vive douleur et du sang vert coula lentement. Elle avait réussi à me blesser avec son épée.
* Ça fait mal ! *
Je serrais les dents mais ne put retenir mes lianes qui disparurent. Je fixais ébahie mes bras saignants. Mes blessures étaient superficielles mais très douloureuses !
Je ne m'intéressais pas à mon ennemie qui était atterrit souplement sur le sol.
Elle avait sorti sa lame.
* Oh Oh ... *
Je m'apprêtais à siffler Ima pour filer en vitesse quand je me souvint qu'elle se trouver trop loin pour m'entendre.
* Quelle poisse ! *
Il fallait que je me défendes mais une douleur irradiait de mes bras telle des flammes.
Soudain un bruit sourd se fit entendre, le sable glissait sous mes pieds.
* Un glissement de terrain ! Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ? *
La dune élevée sur laquelle nous étions était en train de glisser et nous amener droit dans la mer.
* Pas la mer ! *
J'essayais de fuir mais je m'emmêlais les pieds dans une touffe d'herbes et tomba à la renverse en bousculant la fille-poisson.
Elle tomba dans la mer, au dernier moment elle plongea gracieusement.
Moi, toute fière, avait tenu un buisson.
Je regardais les remous de la mer bleue turquoise.
Crack !
Mon souffle se calma, mon cerveau se remettait de ses épreuves.
* Crack ? *
Mon buisson se déracina et dans un cri je bascula dans la mer.
Je me débattit mais le courant était trop fort et m'emmena au large.
Je sombra dans la mer, avalant l'eau salée.
Mes bras étaient lourds, mes mouvements saccadés.
J'étais perdue. Je allais mourir noyée !
Mes yeux se voilèrent.
Noir.

Un moment s'écoula sans que ni elle ni moi ne bougions.

Un bruit sourd se fit entendre.
Je terrain se déroba sous mes pied et, bousculée, je glissais
J'arquai mon corps pour pivoter et me placer face à l'étendue et tendis mes bras.
Dans un jaillissement d'écume, l'eau accueillit et m'entoura de ses flots.

Lorsque je revint à la surface, j'aperçus mon ennemie accroché à un buisson avant de basculer à son tour, gigotant comme un asticot.
Harcelé de milliers de lames qui l'inondent, l'encerclent, l'agrippent, elle se débattait agitant ses bras dans tout les sens, espérant se dégager des emprises de la mer.
Elle disparue peu à peu, s'enfonçant vers le fond des eaux.
Mon regard la suivit.

*...
Mais qu'est-ce-que je fais ?! *

Jusqu'alors, il ne m'étais même pas venue à l'idée de l'aider.
Elle s'était engagé sur le territoire Nérise et m'avais provoqué. Il avais suffit de cela pour me faire oublier mes devoirs.
Je plongeais et récupéra la jeune fille inconsciente. Elle avait frôlé les coraux, se blessant la jambe.
Le sang se mêlait aux flots.
Doucement, je la ramenais à la berge, la traînant sur le sable humide.

A cet instant, je m'immobilisais.
Un hurlement lancinant qui monta dans les aigus jusqu'à atteindre un note insoutenable avant de décroître et de s'éteindre sur un gargouillis écœurant, retentit.
Je me retournais vivement, alerté.

Deux monstres, mesurant près trois mètre me faisait face. Cela faisait un à deux mètre de trop à mon goût.
Corps reptilien, long comme un serpent, regard torve. Monstre des profondeurs.
D’une souplesse envoûtante, ils fondirent dans les eaux.
Ils ne semblaient pas en vouloir à la Fehort.
Ils glissaient droit sur moi.
Ils se reprochaient d’une vitesse effrayante. L’un ouvra sa gueule vers moi, découvrant une multitude de rangé de dents effilées et se referma...
...Dans le vide.
D’un mouvement furtif, j’avais plongé et nageais vers les coraux. Je tentais de les distancer, en vain. Ils ne craignaient pas ces cnidaires redoutables et avançaient, déracinant ceux sur leur passage.
Fuir était impossible.
Je me retournais pour leur faire face, brandis mon katana.
Le tenant des deux mains, je le plantai dans le corps du premier. L’arme laissa une simple égratignure sur sa carapace reptilienne. Le monstre marin rugit et attaqua. Sa tête fondit sur moi. M’écartant, j’aperçus sa gorge, fine et démunie d’écailles.
C’était son point faible.
Peut-être le seul.
Je virevoltais entre les deux créatures, évitant leur gueules, me rapprochant de plus en plus de la jugulaire du premier.
Je me précipitai et coupa net sa gorge. Ses yeux s’écarquillèrent et il tomba lentement, s‘enfonçant dans les abysses.
La mer reprenait ce qui lui appartenait.

*Plus qu’un, ma vieille...*

L’animal avait hurlé, de rage et de douleur, dévoilant la force et la sensibilité de tout les être vivant.
Les sentiments.

*C’est presque attendrissant...*

Sans attendre, je m’élançais, katana dans les mains.
Mais, d’une vitesse prodigieuse, il m’enroula de son corps allongé.
Ses écailles me coupaient et s’enfonçais sous ma peau.
Une douleur atroce s’ajouta à ma blessure au bras.
J’attrapais un corail, et essaya d’arracher une écaille. Nouveau rugissement, terrifiant, suivit d’un autre.
Le monstre me relâcha.
Les mains coupées, le corps blessé, j’avais la sensation d’être en lambeau.
J’utilisais mes dernières forces pour reprendre ma danse mortelle.
Une gorge, une lame, un mort.
Le reptile rejoignit son compagnon dans un ultime et dernier souffle.
Dure loi de la nature n’exige qu’un seul survivant.

La ville était le seul endroit où je pouvais me faire soigner.
Je disparus dans les profondeurs.

" C'est par la mer que le globe a pour ainsi dire commencé, et qui sait s'il ne finira pas par elle! Là est la suprême tranquillité. La mer n'appartient pas aux despotes. À sa surface, ils peuvent encore exercer des droits iniques, s'y battre, s'y dévorer, y transporter toutes les horreurs terrestres. Mais à trente pieds au-dessous de son niveau, leur pouvoir cesse, leur influence s'éteint, leur puissance disparaît! Ah! monsieur, vivez, vivez au sein des mers! Là seulement est l'indépendance! Là je ne connais pas de maîtres! Là je suis libre! "

Jules Verne; Vingt mille lieux sous les mers

Quelque chose me chatouilla les pieds. Quelque chose de mouillé et froid.
Doucement mes yeux s’ouvrirent, se refermèrent rapidement à cause de la lumière du jour.
Progressivement je pris conscience du monde autour de moi.
La douce écume me léchait les pieds par intermittences. Mes habits étaient couverts d’algues et mon visage et mes cheveux parsemés de sable. Je sentais la mer. Sensation désagréable pour une Fehort.
Je me trouvais couché sur le sable fin. Doucement je me levais, mes jambes et mes bras douloureux. Mes blessures n’étaient pas cicatrisées et du pue sortait. Très élégamment je marchai à quatre pattes jusqu’à la mer pour essuyer mes plaies du sable. Le sel raviva la douleur. Je serrai les dents et une fois qu’elles furent bandées sommairement par des morceaux de tissus je regardais autour de moi.
Des taches blanches en mouvement m’intriguèrent, je m’approchais d’une démarche chancelante et ne put réprimer une grimace de dégout.
Des animaux marins, de longs reptiles, s’étaient échoués sur la plage au nombre de deux. Les oiseaux avaient commencé à les dévorer. Le tout dégagé une odeur insupportable de cadavre et les charognes poussaient des aigus en ma direction. Je n’étais pas la bienvenue.
J’essayais de me mettre les idées en place.
* Qu’es-ce qui s’est passé ? *
La mer était calme, le ciel bleu et ... deux monstres étaient morts ainsi qu’une fille-poisson qui était ... quelque part.
Premier scénario, je tombais dans la mer et inconsciente la mer me ramène sur la berge. Les reptiles ont été tués ou simplement noyés ! Noyés tu en as des bonnes Jade, franchement des animaux marins !
J’inspectai les longs corps d’écailles des serpent d’eau géants mais en voyant leur gorge j’écartai les yeux. On leur a tranché la gorge avec une épée sûrement vu l’entaille laissée. Du sang bleu a séché au bord de leur gorge béante. Du sang bleu ? Bah c’était des animaux marins alors ....
Quelque chose m’intrigua, sur l’un deux se trouvaient une fine couche rouge. J’en prélève un peu et le porte à mes lèvres. Du sang humain. Salé.
Il n’y a qu’une seule race à avoir le sang salé et je crains que mon ennemie ne soit gravement blessée.
Nérises blessée – reptiles morts – moi inconsciente.
Deuxième scénario, je suis porté par la mer .... Mais non c’est impossible le courant m’aurait emmené au large ou dans les profondeurs.
Je fermai les yeux en quête de concentration.
Troisième scénario quelqu’un me traine jusqu’à la plage et est attaqué par les animaux marins, les tue mais a de graves séquelles. Une seule personne aurait pu tuer ces monstres, quelqu’un de leur milieu et qui se trouvait là à ce moment précis. Et qui est sûrement retourné chez lui dans les profondeurs de la mer.
La Nérise, elle m’a sauvée la vie.
* M**de ! *
J’ai une dette envers elle à présent, je ne sais ni son nom ni son âge seulement que c’est une Nérise et que j’ai une dette envers elle.
Alors comme promesse, je pris en témoins la mer turquoise, le ciel où des nuages moutonneux se déplaçait avec lenteur ainsi que le soleil rayonnant. Je mis ma main sur ma poitrine et hurla de toutes mes forces :
- On se reverra ! Et je payerai ma dette sur l’honneur des Fehorts !
Puis je tourna le dos à cette infinité bleuté commença ma marche vers l’auberge où j’avais laissé Ima. Trois jours aller, une semaine au retour avec mes blessures. J’avais mon temps. La forêt me manquait et j’allais bientôt les revoir, plaines, pâturages ainsi que la splendeur de la capitale. J’étais bientôt de retour chez moi.

( Rp terminé )